Allo tout le monde,
Je vous parlais la semaine dernière de la maison dans laquelle je loge avec Julie, une autre fille du groupe. Comme je vous disais, il s'agit de la maison, ou plutôt de la villa d'un diplomate (Robert, sa femme Claire et les deux domestiques Amadou et Perpétu). C'est vraiment incroyable comme c'est grand et beau. Nous avons une toilette avec un siège, ce qui n'est vraiment pas toujours le cas. Nous avons même une douche téléphone. Je me sens vraiment super mal pour deux autres filles du groupe qui doivent dormir dans le même lit, dans une maison minuscule comptant 20 personnes. Disons que notre expérience africaine sera totalement différente.
Pour ce qui est du phénomène des domestiques, c'est vraiment très fréquent en Afrique, plusieurs familles en ont, pas seulement les plus riches. Toutes les familles hébergeant des membres de notre groupe en ont… et ont s'y fait tranquillement, ce n'est pas toujours évident de les voir travailler comme ça, surtout qu'il s'agit souvent de fille de 15 ou 16 ans.
Chez nous, Amadou est le gardien de la maison, il travaille de soir et de nuit. Hier, nous avons rencontré sa femme et ses deux petites filles de 2 et 3 ans, tellement mignonnes ! Amadou est vraiment gentil, il nous a proposé de nous faire visiter le quartier dans les prochains jours. Bien que nous vivions pratiquement dans un château, le quartier correspond exactement aux idées que l'on se fait des grandes villes africaines : salle, TRÈS polluée, pleins d'enfants qui courent partout en petite culotte, rue en terre battue, du bruit du bruit et encore du bruit, plein de petits marchants qui vendent des gogosses les plus inutiles les unes que les autres.
Ici, on appelle les blancs des Yovo. On se fait dévisager constamment et on se fait chanter des chansons par les enfants dans la rue : Yovo Yovo, bonsoir, ça va bien, merci ! Les Béninois se disent bonsoir à partir de midi!
Vous vous demandez si j'ai déjà commencé à être malade ? La réponse est oui, bien sûr! Pour rire un peu, nous appelons entre nous nos visites régulières à la toilette nos « périodes d'adaptation ».
Il se passe tellement de chose dans une journée que je n'arrive pas à choisir quoi vous raconter. Mais j'ai quand même vécu une expérience que je veux vous partager. Samedi, nous avons été invités à participer à une première communion, alors nous y sommes allées… Alors que j'étais assise et que je regardais le plus beau bébé jamais vu, une petite fille, sa mère l'a arrachée aux bras de son père pour me la mettre dans les bras et… disparaître !!! Nous l'avons finalement retrouvée 30 minutes plus tard. Petit choc culturel !
Aussi, comme on nous l'avait dit, la cruise ici est omniprésente. Je dois avoir reçu 5 demandes en mariage. Et vous me connaissez sur ce sujet pour la plupart…disons que mon malaise est palpable ! On nous a expliqué que les Africains croient tellement que tous les blancs sont riches et que l'Amérique est la terre promise qu'ils vont constamment s'essayer pour qu'on les ramène avec nous. Mais ne vous inquiétez pas, je pogne les nerfs ou je me sauve… ou je dis que je suis mariée!
En plus de commencer le documentaire, nous suivions des ateliers sur les différences culturelles. Hier, nous avons entre autres discuté du problème du sida, que plusieurs Africains croient être une invention américaine pour les éliminer, et de la religion principale au Bénin : l'animisme (le vaudou). La majorité des Béninois croient dur comme fer qu'ils peuvent se jeter des sorts les uns aux autres lorsqu'ils n'agissent pas correctement. Ouff ! Méchant contraste avec nous. Aussi, ils pensent que certaines maladies, comme le cancer, sont des mauvais sorts et qu'il ne servirait à rien d'aller à l'hôpital… Et en parlant d'hôpital, j'en ai visité un aujourd'hui pour visiter l'ami de notre accompagnatrice... vive le système de santé québécois!!
Un autre point vraiment contrastant : la négociation et l'escroquerie. Les Béninois essaient toujours de nous en passer des petites vites, à tous nos repas aux restaurants nous avons dû faire revoir la facture, car elle était trop élevée. Un chauffeur de taxi a voulu nous laisser sur le bord du chemin, à 15 kilomètres du lieu prévu sur un trajet de 50 kilomètres, pour renégocier à la hausse le prix de la course. Et ce n'est que des exemples, tous les jours nous sommes confrontés à ce genre de situation et c'est vraiment très irritant à la longue. C'est sûr que c'est pire parce qu'on est blancs, mais ils se le font entre eux aussi!!!!
Notre projet de documentaire est tellement intéressant, j'en apprends beaucoup et je crois que ça va être très utile dans l’avancement du projet. Nous en sommes actuellement à l’élaboration du synopsis et nous devrions commencer le tournage d’ici 2 semaines (mais 2 semaines africaines ça veut peut-être dire 4 ou 5… à suivre !)
J’avais l’intention de faire un blog, mais je réalise que ce n’est pas du tout réaliste. J’ai essayé 2 fois de télécharger mes photos sur mon site et les 2 fois Internet a planté, et vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’Internet est vraiment lent…. J’exerce ma patience. Alors, je vais joindre les photos à mes courriels à la place.
En conclusion, je vais très bien. J'ai eu un petit down la semaine passée quand j'étais malade, mais là je pète le feu. Je dois souvent me pincer pour réaliser que je suis vraiment en Afrique. Je vis le plus beau trip de ma vie!
Je vous aime !
Pat, qui sue et qui sue et qui sue!!!!
Photo : Première journée à la plage
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